Ou comment dire des choses sérieuses avec légèreté !
S’il est une zone de notre corps dont on parle peu entre coureurs, c’est bien du bas du tronc! Imaginez l’un (ou l’une..) d’entre nous se plaindre d’avoir mal aux fesses. Penseriez-vous vraiment que vous lui parleriez de compression radiculaire lombaire ou autres joyeusetés?
Notre site se devait de se pencher sur ce qui articule nos jambes et sur les problèmes qui peuvent y survenir. Ne reculant devant rien, un énorme postérieur vous est proposé ci-dessous.. ce qui vous donnera une vue différente de la chose!
Les origines des douleurs, dont certains d’entre nous souffrent sans en parler, sont très diverses. Ainsi, une bursite du grand trochanter (voir plus loin) , dans le gras de la ‘culotte de cheval’ ou un claquage d’un muscle de la cuisse peuvent entraîner des douleurs que l’on situe dans le bassin, alors qu’elles n’en sont pas le siège (si l’on peut dire).
Mais il en est d’autres qui s’y trouvent vraiment. Comme le dirait le facteur, on peut être à la poste et rieur.
Le syndrome du piriforme (ou pyramidal)
Si l’on parle des muscles fessiers, c’est parce qu’il y en a plusieurs et qu’ils ont une grande importance dans la pratique de la course à pied. Un tronc, ce n’est pas rien comme masse à supporter et deux jambes qui n’arrêtent pas de vouloir le déséquilibrer en gigotant, si pas l’une, c’est l’autre, cela donne un sacré boulot au bassin !
Le muscle piriforme (voir schéma ci-dessus) entre dans la composition de la fesse elle-même. S’il devient trop costaud, il peut comprimer le nerf sciatique et provoquer une vive douleur, sans commune mesure cependant avec les atteintes au nerf sciatique à un niveau plus élevé (hernie discale par exemple). Les symptômes diminuent avec de la glace appliquée sur la zone douloureuse, du repos et des exercices appropriés: toucher les orteils, jambes croisées, pour rendre au muscle piriforme la souplesse perdue. Attention, si vous avez une hernie discale, ce n’est pas ces exercices qui vous feront du bien !
La bursite du trochanter
C’est déjà autre chose : si maître Kanter fait chanter la bière, le grand trochanter fait chanter l’athlète lors de l’inflammation de la bourse située sur cette protubérance du fémur à hauteur des hanches (voir schéma ci-dessous). Un tendon, puis son muscle, qui coulissent long d’un os, il y a intérêt que ce soit bien lubrifié ! C’est le rôle des bourses séreuses.
Il y a trois bourses synoviales au niveau du trochanter du fémur, mais celle qui s’enflamme le plus est située entre le grand trochanter du fémur et le fascia lata que nous connaissons bien ! Elle se remplit de liquide, gonfle et devient douloureuse.
Les symptômes sont des douleurs sur le côté extérieur des fesses, à hauteur de l’insertion du fémur, surtout si l’on pousse dessus. Dans certains cas cela s’accompagne de rougeur et chaleur. On a des difficultés à monter un escalier ou à démarrer un mouvement en sentant une douleur dans cette même région. Dormir sur le côté est gênant.
La bursite n’apparaît pas sans cause: un déséquilibre entre les muscles abducteurs (qui écartent la cuisse de l’axe du corps), un bassin particulièrement large ou un problème de démarche :
* une jambe plus courte que l’autre (ou l’inverse bien sûr!)
* une course (souvent féminine) qui provoque un croisement des pieds sur la ligne médiane, dans l’axe de la course.
* la course de part et d’autre de bordures de trottoirs, pour les citadins, ou sur des surfaces non planes qui obligent d’incessants changement de pente.
* la position assise avec un portefeuille dans la poche arrière du pantalon.
On dit aussi que c’est une maladie des gardiens de but, vu les chocs latéraux du bassin avec le sol.
La bursite se soigne avec de la glace après la course et de la chaleur 36 h plus tard. Le médecin prescrira parfois une injection locale de corticoïde.
On évite généralement ce genre de problème en faisant des exercices d’étirement des adducteurs (voir photo): jambes écartées, tronc droit, fléchir une jambe et garder l’autre tendue. Garder la pose et inverser après un certain temps. Les gestes doivent être doux et non saccadés.
Si vous ne parvenez plus à allonger la jambe et à donner de la force, tout en ayant une douleur à la base de la fesse, il y a une possibilité à analyser: c’est le blocage du bassin et les contractures aux ischio-jambiers (surtout si la douleur s’est produite au moment d’amorcer un sprint). Le quadriceps, c’est à l’avant, les ischios-jambiers à l’arrière, mais ils prennent racine dans nos hanches, vous dire les forces antagonistes que nos fesses gèrent!
Mais retenez que c’est l’excès qui nuit, pas la course à pied ! Et heureusement que l’on apprend de ses erreurs.
Bon jogging à tous !
J. Air (qui n’est pas un Pope hautain)