Ce sujet électrique est en prise avec les modes récentes : le point s’imposait. En parlant de la foulée, on croit faire un grand pas en avant. Il suffit de regarder les champions pour savoir comment courir : mimétisme sympa, mais pas nécessairement pertinent !
Nous sommes des coureurs de fond, tous de niveaux différents et pratiquant ce merveilleux et délassant sport de façons différentes. Nous les endurants, pas question de soulever nos genoux très haut comme les sprinteurs ou de faire d’énormes enjambées. Impossible de courir longtemps à ces vitesses et à ce type de foulées, souvent sur l’avant du pied.
Idem pour vos talons : inutile de vouloir frapper vos fesses avec eux ! Vous serez ralentis et perdrez de la puissance.
Et avec ça, je le mets où mon pied ? A la verticale de votre centre de gravité au moment de l’impact. Et votre foulée va se corriger avec votre vitesse. Rasante si vous allez lentement, le pied un peu plus loin si vous vous penchez vers l’avant. La foulée naturelle est la meilleure : votre corps a la mémoire de vos douleurs passées et cherchera à les éviter ! N’avez-vous pas remarqué que chacun a une foulée particulière ? On se reconnaît de loin entre coureurs du même club !
On penche son torse vers l’avant si l’on va plus vite, si l’on monte ou descend. Mais en dehors de ça…
Et si je fais des foulées longues ? Vais-je aller plus vite ? C’est la fréquence qui sera déterminante et non la longueur. Vous ne mettez pas le grand plateau en côte, lorsque vous utilisez un vélo : c’est pareil avec vos jambes !! Cela monte ? Je raccourcis ma foulée et je monte en cadence (je ‘mouline’). Sans faire d’efforts supérieurs !! Économisez-vous et ainsi vous pourrez accélérer en fin de côte, alors que cela monte encore légèrement. Vous utiliserez plus l’avant du pied, naturellement.
Et quand cela descend ? Oui, augmentez la longueur de la foulée, mais pas exagérément ! La gravité est notre alliée, l’amplitude exagérée notre ennemie : tendinite, déchirure, choc sur les ménisques : combien de lésions seraient épargnées avec la sagesse d’une descente rythmée et contrôlée ! Le tronc légèrement penché en avant, le regard lui aussi porté vers l’avant de manière à anticiper les irrégularités du terrain. Ce n’est pas le moment de regarder sa montre ! Surtout, ne vous penchez pas… vers l’arrière !
Pour une même personne, il n’y a donc pas de foulée sentimentale, ni de foulée idéale. Il y a une adaptation qui vous vient naturellement.
Si vous atteignez des sommets de l’athlé, là oui, sur une piste bien plate il y a des secondes à aller chercher et votre entraîneur va vous conseiller.
Je cours lentement ? Ne pas hésiter à vous recevoir sur le talon, la foulée sera en harmonie avec votre musculature, et un temps de micro-repos sera bénéfique à vos muscles.
Je cours plus vite ? Le temps que votre pied passera avec le sol sera plus bref, la vivacité de votre impact fera que votre corps va vouloir répartir celui-ci sur toute la plante du pied : au lieu du talon, ce sera votre plante du pied qui répartira la force de cet impact. Le talon est toujours bienvenu au sol ! La foulée est fluide ! Et le choix d’une chaussure judicieuse encore plus important!
C’est le coureur de fond très véloce qui utilisera l’avant du pied, surtout lors des accélérations ! Notez que son talon touchera lui aussi le sol, il faudra bien dérouler le pied, mais ce sera très bref. Les coureurs rapides ont une musculature en conséquence, ce qui permet ce genre de foulée.
Pour le sport-santé, cette foulée est à utiliser avec parcimonie (la sœur de modération, avec qui il faut boire!).
J. Air